Komorebi - Célia Forestier
#CéliaForestier #Quintet #Jazz #Go #Komorebi #TheVoice
Célia Forestier, Komorebi
Label La Música, 2020
Voix enivrante, intonation parfaite, timbre envoûtant... les adjectifs manquent pour décrire le bien-être que nous procure Célia Forestier dans cet album « Komorebi » empreint de lumière, de poésie et de liberté !
Lumière dans la clarté des harmonies, poésie dans la prosodie et liberté dans les improvisations modernes sans contours. Célia Forestier nous transporte par sa voix, s’en servant tantôt de façon narrative, tantôt tel un instrument sans limites.
La fine équipe réunie à ses côtés est un pur régal ! Nous y retrouvons l’excellent François Forestier à la guitare, l’indispensable Vincent Girard à la contrebasse, Rémy Kaprielan à la batterie, véritable poumon du groupe et enfin, l’inaltérable Bruno Ducret au violoncelle.
Bref, un album qui fait grand bien.
Thalia S.
Chroma - Matthieu Stefanelli
#Monographie #Chroma #MatthieuStefanelli #Creations
Matthieu Stefanelli, Chroma
Label Paraty, 2020
Cette monographie « Chroma » signifiant « couleur » en grec ancien est une véritable invitation au voyage dans les multiples univers sonores du compositeur et pianiste Matthieu Stefanelli. Nous y retrouvons, sans nous déplaire, de multiples réminiscences de l’écriture de Poulenc, Ravel ou encore Shostakovich et bien d’autres.
Dans son concerto « Chroma » pour piano et orchestre de chambre, interprété par le compositeur lui-même, nous avons dès la première écoute une trame narrative très forte qui pousse l’auditeur à cheminer aux côtés du compositeur grâce à un figuralisme poussé qui laissera chacune et chacun se raconter sa propre histoire au travers ces 3 mouvements. Le quintette pour piano et quatuor à cordes « Syn-phone ou Apparitions célestes » s’articule autour d’une écriture un peu plus moderne avec ici encore, de multiples environnements sonores riches de timbres et couleurs. La belle écriture de Stefanelli modélise un alliage sonore de toute beauté !
Vient ensuite un triptyque pour piano seul, toujours interprété par Matthieu Stefanelli, « Exordes » « Ombres Chinoises » « 4 illusions » , véritable panorama de l’univers musical de Stefanelli dont on se délecte. Un très bel album avec une mention spéciale aux artistes qui entourent et défendent avec ferveur ce répertoire que nous avons hâte d’entendre à nouveau en concert !
Matthieu Stefanelli - compositeur et pianiste / Olivier Cangelosi - direction / Anastasie Lefebvre De Rieux - flûte et piccolo / Timothée Oudinot - hautbois et cor anglais / Carjez Gerretsen - clarinette / Benjamin El Arbi - basson / Joël Lasry - cor / Pierre-Olivier Schmitt - percussions / Hugues Girard - violon 1 / Fanny Stefanelli-Gallois - violon 2 / Ralph Szigeti - alto / Patrick Langot - violoncelle / Benoit Levesque - contrebasse
Aaron Utbach
Fuga y Misterio - Simone Rubino
#Bach #Piazzolla #SimoneRubino #Vibraphone #LaChimera #EduardoEgüez #Théorbe
Simone Rubino, Fuga y Misterio
Label La Música, 2020
Album tout à fait saisissant par l’association du vibraphone du virtuose Simone Rubino révélé au grand public lors du prestigieux concours international de l’ARD à Munich et La Chimera, ensemble baroque dirigé du théorbe par Eduardo Egüez. Véritable pont entre le monde ancien et le monde moderne, le disque s’attaque et s’attache à deux grands piliers de l’écriture contrapuntique que sont Jean-Sébastien Bach et Astor Piazzolla.
Tels deux coloristes, Rubino et Egüez nous dépeignent de magnifiques toiles sonores avec ce répertoire bien connu que nous redécouvrons sous une forme inattendue et surprenante pour le plus grand bonheur des mélomanes. Un album à savourer !
Johann Sebastian Bach : Toccata et fugue en ré mineur BWV 565 / Chaconne BWV 1004 / Concerto en mi majeur BWV 1042
Astor Piazzolla : Verano Porteno / Oblivion / Fuga y Misterio
Aaron Utbach
Die Romantische Seele - Judith Jàuregui
#Piano #Schumann #JudithJàuregui #OrquestraSimfonicaCameraMusicae #TomàsGrau
Judith Jàuregui, Die Romantische Seele
Ars Production, 2020
« Die Romantische Seele », L’Âme Romantique. Voilà exactement l’état qui habite l’auditeur alors que le CD s’achève. Beaucoup de beauté dans cet album qui nous transporte dans l’intimité du couple Clara et Robert Schumann. Clara n’y est que peu présente dans les faits, seules les Variations sur un thème de Robert Schumann sont de sa plume, mais l’amour, l’inspiration, la complicité entre ces deux artistes sont bel et bien le fil rouge de cette heure de musique.
Judith Jàuregui et Tomàs Grau nous livre une version très « chambriste » du concerto en la mineur de Robert Schumann. Le piano, sans jamais s’effacer, se place au sein de l’orchestre et le dialogue entre les instruments est largement mis en avant. Extrêmement sensible, le jeu de Judith Jàuregui est touchant par sa poésie et sa douceur. Tour à tour délicat, puis lumineux, virtuose évidemment on apprécie ce touché gracieux qui même dans la puissance n’use jamais de force. L’enchantement se poursuit avec les « Quasi Variazioni, Andantino de Clara Wieck » , Les « Variations sur un thème de Robert Schumann » et l’ « Arabesque » qui complètent merveilleusement cet album. On est d’abord surpris de trouver les « Quasi Variazioni» sans la 3ème Sonate, oeuvre à laquelle elles sont rattachées, mais le mouvement en est presque grandi d’être présenté seul et le tout est cohérent.
Salomé Feuerstein
Traces - Mico Nissim, piano
#MicoNissim #Piano #Traces
Mico Nissim, Traces
Label Trois-Quatre, 2020
D’une douceur infinie, cet album nous laisse glisser dans l’intimité du pianiste compositeur Mico Nissim. Musicien aux multiples facettes, cet opus est composé de petits moments courts et délicieux qui nous ouvrent chacun un univers différent. On a la sensation d’être assis sur la banquette du piano, tout près du clavier et on perçoit même par moment les murmures de l’auteur.
Du Messiaen, du Chopin, du Gershwin, en passant par le blues et les standards, des mélodies rêveuses, des harmonies voluptueuses, chaque moment poétique nous laisse plein d’envie de découvrir ce qui se cache sur la piste suivante. Coups de cœur pour l’envoutante Felicity Moon et la version très personnelle de la Pavane.
Un petit bijou qui nous fait voyager dans le cœur et dans la vie d’un artiste complet au parcours insolite. À savourer !
June
Reynaldo Hahn - Quatuor Tchalik, Dania Tchalik
#Musiquedechambre #Quatuor #QuatuorTchalik #ReynaldoHahn
Quatuor Tchalik, Dania Tchalik, Reynaldo Hahn
Label Alkonost, 2020
Magnifique découverte que cet album qui met en lumière le répertoire de musique de chambre encore trop méconnu de Reynaldo Hahn. Avec ces pages d’un doux lyrisme et pleines de fraicheur, aussi bien par les œuvres que grâce à ses interprètes, le Quatuor Tchalik nous entraine sur les belles lignes mélodiques de Hahn avec beaucoup de souplesse et d’élégance, développant une large palette de couleurs à travers leur sonorité généreuse. On apprécie la prise de son au plus près des instruments et sans artifices.
Le 2ème Quatuor, plus fougueux que le 1er, intrigue par sa richesse harmonique et nous emporte par son intensité, notamment dans le mouvement lent, véritable épicentre émotionnel de l’œuvre.
Les pièces en duos coulent et s’écoulent dans une évidence parfaite, parfois un peu trop parfaite…
C’est le Quintette en fa dièse mineur qui s’impose comme l’œuvre maîtresse de cette monographie. L’influence de Mendelssohn y est indéniable mais c’est surtout l’esthétique très proche de celle de Ernest Chausson qui s’impose à l’auditeur. Une lecture claire, sans jamais qu’aucune voix ne domine trop lourdement, l’entente dans la fratrie Tchalik est évidente et nous offre une belle référence dans ce répertoire qui mériterait certainement d’être programmé plus souvent.
Salomé Feuerstein
Où est le sens ?
#Essai #Sens #Cerveau
Sébastien Bohler, Où est le sens ?
éditions Robert Laffont, 2020
Doté d'une très sérieuse formation scientifique, axée en particulier sur le fonctionnement du cerveau et les neurosciences, Sébastien Bohler aborde ici une vaste et éternelle question : Où est le sens ?
Appuyé sur de solides arguments scientifiques, études et références à l'appui, il analyse l'évolution de la perception du sens chez l'être humain, de son arrivée sur terre à aujourd'hui. Les rituels profanes ou sacrés, la sociabilisation, la confiance en ses semblables et en la stabilité de l'environnement, l'arrivée de la consommation de masse et de la mondialisation... Autant de paramètres passés au crible de façon rigoureuse, sans pour autant tomber dans le langage du spécialiste pouvant rendre la lecture indigeste.
Un seul terme scientifique est omniprésent, c'est le cortex cingulaire. Cette partie du cerveau en recherche permanente de cohérence, d'ordre et donc de sens, serait bien mis à mal depuis quelques temps, induisant chez l'être humain un stress permanent. Que ce soit de petites incohérences dans la vie de tous les jours, des ordres contraires donnés en permanence ou encore des changements trop fréquents ou trop rapides dans notre environnement, c'est toujours ce fameux cortex cingulaire qui s'active dans notre cerveau. Le salut pourrait finalement bien être de retrouver des valeurs et des objectifs communs à toutes et tous comme, par exemple, la préservation des espèces vivantes et de la planète...
Paul Brunel
La redoutable veuve Mozart
#Mozart #Histoire
Isabelle Duquesnoy, La redoutable veuve Mozart
éditions de La Martinière, 2019
L'adage est connu : derrière chaque grand homme, il y a une femme. Derrière Wolfgang Amadeus Mozart, il y a Constanze (1762-1842). Une chanteuse au talent plutôt modeste, une femme aux ambitions démesurées, qui s'est entièrement dévouée au génie puis à la gloire de son illustre mari. Chez elle, l'argent que Mozart ne parvient pas à gagner de son vivant, est une obsession mortifère. Mort ruiné, fauché dans sa trente-cinquième année, enterré avec les indigents, autant de blessures que la veuve Mozart tente de cicatriser durant plus de cinquante années. Pour commencer, elle exhibe leur fils cadet qu'elle rebaptise « Wolfgang Mozart II » dans toutes les cours d'Europe. L'expérience est épouvantable : n'est pas un jeune prodige de la musique qui veut. Constanze travaille sans relâche pour que la musique de son génie de mari bénéficie, enfin, d'une gloire éternelle. Elle agit en femme d'affaires redoutable : elle fait achever certaines partitions, dont le fameux Requiem, qu'elle vend à prix d'or.
Elle écrit une biographie qu'elle publie en 1828. A Salzbourg, ville où Mozart naît en 1756, elle supervise patiemment l'érection d'une statue monumentale et œuvre à l'ouverture du Mozarteum en 1841.
Depuis vingt ans, Isabelle Duquesnoy étudie Constanze Mozart, un caractère trempé, volontariste et romanesque. Un récit enlevé, passionné où l'on découvre une veuve assurément « redoutable ».
Cécile Berly
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